Genvoya®
Elvitégravir 150 mg / Cobicistat 150 mg / Emtricitabine 200 mg / Ténofovir alafénamide 10 mg
Fabricant : Gilead
1 comprimé DIE avec de la nourriture. Pour les doses oubliées, la monographie recommande l’intervalle de 18 heures.
Prendre la dose oubliée le plus tôt possible, à moins qu’il ne reste que 18 heures ou moins avant la prochaine dose. Ne pas doubler la dose.
Enfant ou adolescent ≥ 25 kg : 1 comprimé DIE avec de la nourriture.
Efficacité et innocuité non établie chez la population pédiatrique < 25 kg.
Clcr ≥ 30 mL/min : Aucun ajustement nécessaire
Clcr < 30 mL/min et ≥ 15 mL/min : Administration non recommandée
Clcr < 15 mL/min (traités de façon chronique par hémodialyse) : Aucun ajustement nécessaire, administration après les séances de traitement le jour de l’hémodialyse
Clcr < 15 mL/min (non traités de façon chronique par hémodialyse) : Administration non recommandée
On ne dispose d’aucune donnée permettant de formuler une recommandation posologique chez les patients pédiatriques atteints d’insuffisance rénale.
Child-Pugh A : Aucun ajustement nécessaire
Child-Pugh B ou C : Administration non recommandée (non étudié chez cette population)
Nom de l’étude |
Groupes comparateurs |
Résultats d’efficacité (atteinte charge virale < 50 copies/mL) |
GS-US-292-0104 et GS-US-292-0111 |
EVG/COBI/FTC/TAF (N=866) vs EVG/COBI/FTC/TDF (N=867) |
Semaine 48 Semaine 144 |
Nom de l’étude |
Groupes comparateurs |
Résultats d’efficacité (charge virale < 50 copies/mL) |
Types de patients |
GS-US-292-0109 |
EVG/COBI/FTC/TAF (N=959) vs poursuivre TAC* (N=477) |
Semaine 48 Semaine 96 |
Suppression virologique depuis ≥ 6 mois; majorité avec CD4+ ≥ 500 cellules/µL; aucune résistance à EVG, FTC ou TAF |
* Thérapie antirétrovirale initiale en cours (Stribild, Atripla, Truvada + ATZ/r)
Une étude de simplification a démontré que la combinaison à deux comprimés (Genvoya + darunavir) permettait de simplifier la thérapie chez des individus qui prenaient jusqu’à 5 antirétroviraux, de maintenir la suppression virale chez 96% des patients et d’améliorer les marqueurs spécifiques de la sécurité rénale. Une telle stratégie peut également conduire à une plus grande adhésion et une meilleure qualité de vie.
Les patients de cette étude présentaient une résistance à 2 ou 3 classes et avaient eu au moins 2 échecs virologiques antérieurs.
À 144 semaines, on a observé, chez 12 des 22 patients en échec virologique chez qui on a pu faire un test de génotypage, l’apparition d’une ou de plusieurs mutations primaires conférant de la résistance à l’elvitégravir, à l’emtricitabine ou au ténofovir alafénamide.
Les mutations survenues étaient les mutations M184V/I (N=11) et K65R/N (N=2) dans la transcriptase inverse et les mutations T66T/A/I/V (N=2), E92Q (N=4), Q148Q/R (N=1) et N155H (N=2) dans l’intégrase. La majorité des patients chez qui des mutations de résistance à l’elvitégravir sont apparues ont présenté des mutations de résistance à l’emtricitabine et à l’elvitégravir. De plus l’analyse phénotypique a démontré que 7 patients sur 22 (32 %) avec des isolats du VIH-1 avaient une sensibilité réduite à l’elvitégravir, 8 patients (36 %) affichaient une sensibilité réduite à l’emtricitabine et 1 patient sur 22 (4,5%) présentaient une sensibilité réduite au ténofovir.
Substitutions primaires de l’intégrase T66A/I, E92G/Q, S147G et Q148R montrent sensibilité réduite à l’elvitégravir. Les autres substitutions étaient la D10E, S17N, H51Y, F121Y, S153F/Y, E157Q, D232N, R263K et V281M.
Substitution M184V/I dans la transcriptase inverse pour une sensibilité réduite à l’emtricitabine.
Substitution K65R dans la transcriptase inverse pour une sensibilité réduite au ténofovir.
Le ténofovir alafénamide est hydrolysé dans les cellules et se transforme en un métabolite actif appelé ténofovir diphosphate. Une dose de 10 mg de ténofovir alafénamide contenu dans Genvoya® permet d’obtenir plus de 4 fois la concentration de ténofovir diphosphate dans les PBMC. De plus, on retrouve une concentration beaucoup moindre de ténofovir dans le plasma (estimée > 90 % inférieure) par rapport à une dose orale de 300 mg de fumarate de ténofovir disoproxil. Cette diminution de la concentration de ténofovir dans la circulation sanguine permet une innocuité plus favorable de la molécule. En effet, on observe un net avantage du ténofovir alafénamide pour les reins et les os par rapport au ténofovir disoproxil.
Études GS-US-292-0104 et GS-US-292-0111 (semaine 48)
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EVG/COBI/FTC/ TAF (Genvoya) (N=866) |
EVG/COBI/FTC/ TDF (Stribild) (N=867) |
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Nausées |
1% |
1% |
Diarrhée |
1% |
< 1% |
Fatigue |
1% |
1% |
Céphalées |
1% |
1% |
Études GS-US-292-0104 et GS-US-292-0111 (semaine 144)
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EVG/COBI/FTC/ TAF (Genvoya) (N=866) |
EVG/COBI/FTC/ TDF (Stribild) (N=867) |
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Nausées |
11% |
13% |
Diarrhée |
7% |
9% |
Fatigue |
6% |
5% |
Céphalées |
5% |
4% |
Effets métaboliques (lipides et glycémie)
Genvoya® peut être impliqué dans des anomalies lipidiques et des élévations du glucose sanguin. Ces anomalies doivent être prises en charge selon les facteurs de risque et l’impact clinique pour le patient. Elles peuvent nécessiter une modification de la thérapie antirétrovirale pour des agents ayant un profil métabolique plus favorable ou l’ajout d’une statine ou d’un hypoglycémiant complété par des mesures non pharmacologiques (diète, exercice et cessation tabagique).
Il est recommandé de suivre le taux de lipides sériques et la glycémie périodiquement, au moins une fois par année et plus fréquemment selon les facteurs de risque cardiovasculaires du patient.
Syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (SIRI)
Cet effet peut être observé avec toute thérapie antirétrovirale. Une réponse inflammatoire à des infections opportunistes peu évolutives ou résiduelles (Ex.: complexe Mycobacterium avium, cytomégalovirus, pneumonie à Pneumocystis jerovinci ou tuberculose) lesquelles peuvent nécessiter un traitement. Des troubles auto-immuns (comme la maladie de Basedow, la polymyosite et le syndrome de Guillain-Barré) ont également été observés.
Pour la gestion des effets indésirables associés aux antirétroviraux, voir la section gestion des effets indésirables.
Le cobicistat augmente la concentration sérique de créatinine via une inhibition de la sécrétion tubulaire. Cela ne doit pas être interprété comme une altération de la fonction rénale. L’augmentation survient habituellement dans les deux premières semaines de traitement et est réversible à l’arrêt de Genvoya®. ll faut en tenir compte lorsque l’on estime la fonction rénale d’un patient. Certains vont soustraire la créatinine sérique observée lors de l’ajout de Genvoya® avant de faire le calcul du taux de filtration glomérulaire estimée.
Inhibiteur de l’intégrase
Inhibiteurs de la transcriptase inverse
Elvitégravir : 4 h
Cobicistat : 3 h
Emtricitabine : 3 h
Ténofovir alafénamide : 1 h
Elvitégravir : 12,9 h
Cobicistat : 3,5 h
Emtricitabine : 10 h
Ténofovir alafénamide : 0,5-1 h (ténofovir 32,37 h)
Ténofovir alafénamide : 150-180 h dans les cellules mononuclées du sang périphérique
Elvitégravir : CYP3A (majoritairement) et UGT1A1/3
Cobicistat : CYP3A (majoritairement) et 2D6
Ténofovir alafénamide : cathepsine A et CES1 et transporté par P-gp et BCRP
Elvitégravir : excrété dans les selles (94,8 %) et dans l’urine (6,7 %) (> 1% inchangé)
Emtricitabine : ~86 % excrétion urinaire et ~14 % dans les fèces sous forme inchangée
Ténofovir alafénamide : excrétion urinaire < 1% inchangé et dans les fèces et l’urine par filtration glomérulaire et par sécrétion tubulaire active (ténofovir)
Elvitégravir : 98-99 %
Cobicistat : 97-98 %
Emtricitabine : < 4 %
Ténofovir alafénamide : ~80 %
Il y a peu de données chez la femme enceinte. La monographie et les lignes directrices ne recommandent pas Genvoya® comme premier choix de traitement pour la femme enceinte. Si le choix de Genvoya® est maintenu, la décision doit être prise selon les bienfaits potentiels et les risques pour le fœtus et la mère.
Si Genvoya® est donné pour une femme enceinte, il faut savoir qu’une exposition plus faible d’elvitégravir et du cobicistat a été observée. Il faut donc surveiller plus étroitement la charge virale et plus particulièrement au 2e et 3e trimestre de grossesse pour éviter un échec virologique et augmenter le risque de transmission mère-enfant.
Les professionnels sont encouragés à déclarer les cas de grossesse en vue de les ajouter au registre :
www.apregistry.com/ Téléphone : 1-800-258-4263 Télécopieur : 1-800-800-1052.
Elvitégravir, cobicistat, ténofovir alafénamide : on ignore si l’elvitégravir, le cobicistat ou le ténofovir alafénamide (TAF) sont sécrétés dans le lait maternel.
Emtricitabine : l’emtricitabine est sécrété dans le lait maternel à des concentrations faible suggérant un potentiel de risque de résistance chez le nourrisson.
Étant donné le potentiel de transmission du VIH et le potentiel d’effets indésirables pour le nourrisson, il faut recommander à la mère VIH+ sous antirétroviraux de ne pas allaiter son enfant.
Patient co-infecté avec l’hépatite B
Administration avec d’autres antirétroviraux
Interactions médicamenteuses
Interactions médicamenteuses
Pour un usage plus sécuritaire avec ces médicaments utilisés en concomitance avec Genvoya®, consulter la monographie ou la section des interactions médicamenteuses.
Une étude chez 12 sujets sains (Massih et al, 2022) a montré que le comprimé de Genvoya® dissous dans l’eau du robinet n’était pas bio-équivalent pour tous les composants par rapport aux comprimés entiers, mais selon les auteurs aucune différence thérapeutique n’est attendue.
Nous savons également que le comprimé de Stribild® (EVG/COBI/FTC/TDF) broyé et mis en suspension en combinaison avec une nutrition entérale est bio-équivalent au comprimé entier de Stribild® (Jongbloed-de Hoon et al, 2017). Également, la prise du Stribild® broyé et mis en suspension et pris avec un déjeuner montre une variation au niveau de la Cmax comparativement au Stribild® comprimé avalé en entier mais cette différence n’est pas cliniquement significative.
Il est donc possible de couper ou d’écraser le comprimé de Genvoya®.
Cependant, il faut noter que le ténofovir alafénamide (TAF) contenu dans Genvoya® aurait un goût amer et de brûlé qui pourrait être un enjeux à la prise de Genvoya® broyé
Conserver les comprimés à une température maximale de 30° C.
EVG, elvitégravir; COBI, cobicistat; FTC, emtricitabine; TAF, ténofovir alafénamide; DIE, une fois par jour; Clcr, clairance à la créatinine; TDF, ténofovir disoproxyl furamate; ATV/r, atazanavir/ritonavir.