Odefsey®
Rilpivirine 25 mg / Emtricitabine 200 mg / Ténofovir alafénamide 25 mg
Fabricant : Gilead
1 comprimé DIE avec un repas pour obtenir une absorption optimale de la rilpivirine.
(Voir aussi la section pharmacocinétique)
Pour les doses oubliées, la monographie recommande l’intervalle de 12 heures. Prendre la dose oubliée avec un repas le plus tôt possible, à moins qu’il ne reste que 12 heures ou moins avant la prochaine dose. Ne pas doubler la dose.
Si le patient vomit moins de 4 heures après la prise d’Odefsey®, la monographie recommande de reprendre un comprimé avec un repas. Si les vomissements ont lieu plus de 4 heures après avoir pris Odefsey®, il n’a pas à reprendre une autre dose et il doit poursuivre selon l’horaire habituel.
Enfant ou adolescent ≥ 35 kg : 1 comprimé DIE avec un repas.
Efficacité et innocuité non établie chez la population pédiatrique < 35 kg.
Clcr ≥ 30 mL/min : Aucun ajustement nécessaire
Clcr < 30 mL/min et ≥ 15 mL/min : Administration non recommandée
Child-Pugh A ou B : Aucun ajustement nécessaire
Child-Pugh C : Administration non recommandée (non étudié chez cette population)
Régimes posologiques contenant de la rilpivirine
Les études cliniques avec Odefsey® ont démontré que :
L’innocuité et l’efficacité d’Odefsey® n’ont pas été établies chez les patients ayant des antécédents d’échec virologique.
Nom de l’étude |
Groupes comparateurs |
Résultats d’efficacité (atteinte charge virale < 50 copies/mL) |
ECHO |
RPV + FTC/TDF (N=346) vs EFV + FTC/TDF (N=344) |
Semaine 48 |
THRIVE |
RPV + FTC/TDF (N=340) vs EFV + FTC/TDF (N=338) |
Semaine 48 |
ECHO + THRIVE |
RPV + FTC/TDF (N=288) vs EFV + FTC/TDF (N=255) |
Semaine 96 |
*ITT TAPRV : Intention de traiter – Temps avant la perte de réponse virologique
Des échecs virologiques liés à un manque d’efficacité sont observés chez 11% des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 4% chez ceux recevant l’éfavirenz. Des échecs virologiques liés à l’apparition de mutations de résistance sont observés chez 13% des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 6% chez ceux recevant l’éfavirenz.
Les mutations qui sont apparues au cours du traitement avec la rilpivirine entraînent une résistance plus importante aux autres INNTI comparativement à celles qui sont apparues avec l’usage de l’efavirenz. Par conséquent, les choix de traitement subséquents à la rilpivirine sont plus limités.
Des échecs virologiques liés à un manque d’efficacité sont observés chez 7% (24) des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 5% (18) chez ceux recevant l’éfavirenz. Des échecs virologiques liés à l’apparition de mutations de résistance sont observés chez 8% des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 6% chez ceux recevant l’éfavirenz.
Les échantillons obtenus pour les analyses résistance étaient constitués de 8,0% (23/288) de sujets RPV + FTC/TDF et 4,7% (12 sur 255) de sujets EFV + FTC/TDF. La plupart des échantillons ont été obtenus au cours des 48 premières semaines et cinq échantillons supplémentaires (2%) dans les deux groupes de traitement pendant les semaines 48 à 96. Des données génotypiques étaient disponibles pour les isolats de 22 du groupe RPV + FTC/TDF et de 10 dans le groupe EFV + FTC/TDF.
Les proportions d’isolats avec des mutation pour INNTI étaient faibles pour les deux groupes de traitement (3,5% et 1,2%, respectivement), avec E138K (1,4%) et K103N (1,2%) rapportés pour RPV + FTC/TDF et EFV + FTC/TDF, respectivement. Neuf sujets prenant RPV + FTC/TDF (3,1%) ont développé des mutations pour les INTI et aucun avec EFV + FTC/TDF. Les mutations aux INTI les plus fréquemment observées avec RPV + FTC/TDF ont été la M184I (2,8%) suivi de la M184V (0,7%). La mutation K65R, associée à la résistance au TDF, n’a pas été détectée chez l’un ou l’autre groupe de traitement.
Quant au profil d’innocuité, la rilpivirine serait bien tolérée et plus favorable que l’éfavirenz. En effet, la rilpivirine occasionne moins d’effets indésirables de grade 2 ou plus (tels que ceux sur le système nerveux central), moins de changements quant au profil lipidique et moins de risque d’éruptions cutanées.
Les événements indésirables liés au traitement de grades 2–4 étaient moins fréquents avec la rilpivirine (16% [54 patients]) qu’ils ne l’étaient avec l’éfavirenz (31% [104]; p < 0,0001). Moins d’éruptions cutanées et d’étourdissements (p < 0,0001) et les augmentations des niveaux de lipides étaient significativement plus faibles avec la rilpivirine qu’avec l’éfavirenz (p < 0,0001).
Des abandons liés à des effets indésirables sont observés chez 4 % (15) des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 7 % (25) de ceux recevant l’éfavirenz.
Les événements indésirables liés au traitement de grades 2 à 4 étaient moins fréquents avec la rilpivirine (16% [55 patients]) qu’ils ne l’étaient avec l’éfavirenz (31% [108]; p < 0,0001). Moins d’éruptions cutanées d’étourdissements et rêves anormaux avec la rilpivirine (p < 0,0001) et les augmentations des taux de lipides étaient significativement plus faibles avec la rilpivirine qu’avec l’éfavirenz (p < 0,0001).
Des abandons liés à des effets indésirables sont observés chez 2 % (8) des sujets recevant la rilpivirine comparativement à 8 % (27) de ceux recevant l’éfavirenz.
La rilpivirine par rapport à l’éfavirenz a entraîné une incidence moindre des événements indésirables conduisant à l’arrêt du traitement (3% contre 8%, respectivement), des événements indésirables de grades 2-4 liés au traitement (16% contre 31%), des éruptions cutanées (3% contre 14% ), des étourdissements (8% contre 26%), des rêves/cauchemars anormaux (8% contre 13%). On observe également moins d’anomalies lipidiques de grades 2-4 avec la rilpivirine.
Études ECHO et THRIVE (semaine 96)
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RPV + FTC/TDF (N=550) |
EFV + FTC/TDF (N=546) |
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Douleur abdominale |
2% |
2% |
Nausées |
2% |
3% |
Vomissements |
1% |
2% |
Fatigue |
2% |
3% |
Étourdissements |
1% |
7% |
Céphalées |
4% |
4% |
Somnolence |
< 1% |
1% |
Rêves anormaux |
2% |
5% |
Dépression |
5% |
3% |
Insomnie |
3% |
3% |
Troubles du sommeil |
1% |
1% |
Éruption cutanée |
3% |
10% |
Diminution de l’appétit |
1% |
1% |
Globalement, la RPV + FTC/TDF a montré un profil d’innocuité plus favorable que l’EFV + FTC/TDF avec des taux d’abandon en raison d’effets indésirable plus bas soit 2,8% contre 4,3%. Les proportions des sujets présentant des effets indésirables liés au traitement ou des effets indésirables de grades 2 à 4 liés au traitement étaient plus faibles dans le RPV + FTC/TDF par rapport au groupe EFV + FTC/TDF (47% vs 62% et 17% vs 30%, respectivement; p <0,001).
Études ECHO et THRIVE
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RPV + FTC/TDF (N=288) |
EFV + FTC/TDF (N=255) |
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Effets neurologiques et psychiatriques (en majorité de grades 1-2) |
19% | 38% |
p = 0,018 |
Étourdissements | 10% | 28% | p < 0,001 |
Rêves anormaux et cauchemars | 7,6% | 14% | p = 0,025 |
Éruptions cutanées | 2,1% | 10,6% | p < 0,001 |
Études ECHO et THRIVE
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RPV + FTC/TDF (N=288) |
EFV + FTC/TDF (N=255) |
||
Anomalies de laboratoire de grades 3-4 | 11% | 21% |
p = 0,002 |
Augmentation des transaminases (ALT et AST) de grades 2–4 | 6,6% | 12,9% | p = 0,018 |
Hyperbilirubinémie de grades 2–4 | 4,2% | 0% | p = 0,001 |
Cholestérol total de grades 2–3 | 7% | 22% | p < 0,001 |
Cholestérol total de grade 1 | 23% | 35% | p < 0,001 |
LDL Cholestérol de grades 2–3 | 9% | 19% | p = 0,001 |
LDL Cholestérol de grade 1 | 19,9% | 32,7% | p < 0,001 |
Médian TC, LDL-C et triglycérides, tous ont diminué avec RPV + FTC/TDF, tandis que ces paramètres augmentent avec EFV + FTC/TDF (p <0,001).
Le cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL-C) augmente davantage avec EFV + FTC/TDF par rapport à RPV + FTC/TDF (valeurs médianes de 8,9 contre 1,9 mg/dL, p <0,001)
Moins de sujets sur RPV + FTC/TDF par rapport à EFV + FTC/TDF ont requis d’hypolipidémiants (2,1% contre 6,3%, p = 0,016).
Variation de la créatinine sérique
Variation médiane de la créatinine sérique à la semaine 96 était petite pour les deux groupes de traitement (RPV + FTC/TDF 0,10 mg/dL et EFV + FTC/TDF 0,03 mg/dL), mais plus élevée pour le groupe RPV (p <0,001). La plupart des modifications de la créatinine sérique étaient des élévations de grade 1 (RPV + FTC/TDF 6,3% et EFV + FTC/TDF 1,2%) et des élévations de grades 2 à 4 se sont produites chez seulement 1% des sujets dans les deux groupes de traitement. L’EGFR médian à la semaine 96 est resté dans la plage normale.
Densité osseuse
À la semaine 96, il n’y avait pas de différence entre les groupes de traitement pour les changements de la densité minérale osseuse et de la distribution des graisses aux niveaux des membres. Les changements médians de la densité minérale osseuse étaient de -0,015 g/cm2 pour RPV + FTC/TDF et -0,014 g/cm2 pour EFV + FTC/TDF. Le changement médian des graisses aux niveaux des membres était de +501 grammes pour RPV + FTC/TDF et +578 grammes pour EFV + FTC/TDF.
Réactions cutanées et d’hypersensibilité
Dans l’ensemble, la plupart des éruptions cutanées étaient de grades 1 ou 2. Elles se sont produites au cours des quatre à six premières semaines de thérapie et n’ont pas nécessité l’arrêt d’Odefsey®.
Des réactions cutanées et d’hypersensibilité sévères, y compris des cas de réaction médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes systémiques (DRESS), ont été rapportées (Phase 3 : moins de 1%). Alors que certaines réactions cutanées étaient accompagnées par des symptômes constitutionnels tel que de la fièvre, d’autres réactions cutanées ont été associées à des élévations des transaminases hépatiques.
Il faut arrêter immédiatement Odefsey®, si une réaction cutanée sévère ou une réaction d’hypersensibilité est suspectée.
Trouble de l’humeur
Des troubles dépressifs (humeur altérée, dépression, dysphorie, pensées négatives, idées suicidaires et tentative de suicide) ont été signalés avec Odefsey®.
Dans une étude de phase 3 (N = 1368) pendant 96 semaines, l’incidence (indépendamment de la causalité, de la gravité) était de 9%. La plupart des événements étaient d’intensité légère ou modérée.
Il est recommandé d’évaluer rapidement les patients présentant des symptômes dépressifs sévères pour évaluer si les symptômes sont liés à Odefsey® et pour déterminer si les risques de la poursuite du traitement l’emportent sur les avantages.
Syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (SIRI)
Cet effet peut être observé avec toute thérapie antirétrovirale. Une réponse inflammatoire à des infections opportunistes peu évolutives ou résiduelles (Ex.: complexe Mycobacterium avium, cytomégalovirus, pneumonie à Pneumocystis jerovinci ou tuberculose) lesquelles peuvent nécessiter un traitement. Des troubles auto-immuns (comme la maladie de Basedow, la polymyosite et le syndrome de Guillain-Barré) ont également été observés.
Pour la gestion des effets indésirables associés aux antirétroviraux, voir la section gestion des effets indésirables.
Inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI) de la classe des diarylpyrimidines
Inhibiteurs de la transcriptase inverse
Rilpivirine : La biodisponibilité absolue n’est pas connue
Il est recommandé de prendre la rilpivirine avec un repas. Lorsque prise avec un repas, l’absorption de la rilpivirine est augmentée.
En effet, un repas à teneur modérée en matières grasses augmente de 57% et 89%, respectivement, la SSC et la Cmax de la rilpivirine.
Rilpivirine : 4 h
Emtricitabine : 2 h
Ténofovir alafénamide : 1,5 h
Rilpivirine : 45 h
Emtricitabine : 10 h
Ténofovir alafénamide : 0,51 h (ténofovir 32,37 h)
Ténofovir alafénamide : 150-180 h dans les cellules mononuclées du sang périphérique
Rilpivirine : CYP3A
Emtricitabine : pas métabolisée de façon significative
Ténofovir alafénamide : cathepsine A et CES1 et transporté par P-gp et BCRP
Rilpivirine : 85% dans les fèces (25% sous forme inchangée) et excrétion urinaire (6,1%) (< 1% inchangée)
Emtricitabine : ~86% excrétion urinaire et ~14% dans les fèces sous forme inchangée
Ténofovir alafénamide : excrétion urinaire < 1% inchangé et dans les fèces et l’urine par filtration glomérulaire et par sécrétion tubulaire active (ténofovir)
Rilpivirine : 99,7%
Emtricitabine : < 4%
Ténofovir alafénamide : ~80%
Il n’y a pas suffisamment de données pour évaluer l’innocuité et l’efficacité d’Odefsey® chez les femmes enceintes ou qui allaitent.
Interactions médicamenteuses
Patient co-infecté avec l’hépatite B
Administration avec d’autres antirétroviraux
Interactions médicamenteuses
Voir la monographie ou la section des interactions médicamenteuses pour des détails supplémentaires.
Réactions d’hypersensibilité
Aucune donnée à savoir si le comprimé peut être coupé ou écrasé. Le fabricant ne recommande pas de dissoudre la rilpivirine car elle est insoluble dans l’eau sur une large gamme de pH. Mais basé sur le jugement clinique, si Odefsey® nécessite le fractionnement, il devrait être divisé en deux et ingéré immédiatement avec un repas. Si Odefsey® nécessite d’être écrasé, il devrait être écrasé et ajouté à une petite quantité d’aliments liquides ou semi-solides et consommé au complet immédiatement avec un repas. En l’absence de données détaillées sur cette méthode d’administration, il peut être considéré par le clinicien d’effectuer un dosage plasmatique de la rilpivirine.
Conserver les comprimés à une température maximale de 30° C.
RPV, rilpivirine; FTC, emtricitabine; TAF, ténofovir alafénamide; DIE, une fois par jour; Clcr, clairance à la créatinine; INNTI, inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse; EFV, éfavirenz; INTI, inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la transcriptase inverse; TDF, ténofovir disoproxyl furamate; EGFR, Epidermal Growth Factor Receptor.